l'horloge de la gare de Chartres

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mercredi 14 mai 2008

13. Et ne pas oublier Proust













Lui aussi, ma mère l'a lu dans le RER A entre Saint-Germain et Vincennes, adolescente je la voyais partir le matin avec l'un des volumes.
J'ai lu La Recherche d'une traite, à 24 ans, en trois mois, en ne faisant que ça de mes journées grâce à une bourse de DEA et le luxe d'avoir suivi, l'année précédente, les cours de Jean-Yves Tadié. J'ai très longtemps pensé qu'il était impossible de faire moins, jusqu'à ce que je découvre qu'un certain fb avait mis trois semaines...












A ceux que La Recherche effraie, dire juste :

que si l'on commence par le Contre Sainte-Beuve, on découvre une ébauche de Du Côté de chez Swann qui contient, surprise, une scène de masturbation quasi disparue par la suite
(et je ne dis pas ce qu'étaient les madeleines au départ...)

que Proust est le roi du suspense : un élément qui, ailleurs, vous aurait paru insignifiant, vous tient en haleine deux cents pages, sans problème !

que j'ai souvent éclaté de rire en le lisant

qu'il hypnotise : vous vous laissez couler dans la phrase, vous y êtes encore mille pages plus loin

que tout y est, qu'une fois lu on s'y réfère sans cesse, de soi à soi (toute méfiance - qu'est-ce que c'est que ces histoires de duchesses qui ne me concernent pas ? - se dissipe et ne revient plus)

Des raisons futiles ? Oui, non, peu importe.

Voilà, c'était mon dernier de la liste. Il en manque évidemment des tonnes, mais enfin...




2 commentaires:

PCH a dit…

oui, Proust et cette façon de dire (moi je trouve ça juste, exact, personnel, subjectif, magnifique et formidable) : "puis elle (la croyance d'être dans la fiction par la lecture) commençait à me devenir intelligible, comme après la métempsycose les pensées d'une existence antérieure"
mais qui peut donc croire (oui CROIRE) à la métempsycose ? C'est juste ça, la merveille de Proust (vue d'ici) et le temps qu'on mit à le lire, ma foi...
Trop génial ! (dirait ma fille, si elle le lisait - quand elle le lira...)

Anne a dit…

j'arrive tard pour commenter le commentaire... c'est la métempsychose qui me poursuit (ce qui est paradoxal, non ?)

trop génial, Proust, c'est vrai, et au sujet du "trop", paraît que Saint-Simon disait "c'est trop mieux" voir ici : http://www.liberation.fr/culture/livre/326342.FR.php
à la fin