l'horloge de la gare de Chartres

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lundi 5 mai 2008

7. Le Père Goriot, de Balzac













Lu au collège à 14 ou 15 ans.

Auparavant, raconter qu'entre 11 et 14 ans, il y eut d'autres livres importants, en particulier un recueil de dessins de Topor et un dictionnaire des injures que quelqu'un avait laissé à la maison.
Et à 10 ans, sans doute ce qui a le plus compté : un dossier du Nouvel Obs sur le mouvement punk (on était en 77), conservé des années.

Jusqu'ici, aucun roman ou presque dans ma liste.

En 4e, surgit le livre que j'ai sans doute le plus détesté durant mon adolescence (même si j'avais déjà bien descendu Le Roman de la momie de Théophile Gautier en 6e et Quo vadis ? en 5e, au grand étonnement des enseignantes) : Le Père Goriot. Une haine directe, franche, nette, absolue. Et encore, on nous l'avait fait acheter, en deux volumes, dans une version abrégée. Je me demande ce que j'aurais fait s'il avait fallu avaler l'intégrale ! En lisant la description de la salle à manger de la pension Vauquer, j'étais folle furieuse - car c'était bien sûr la longueur, la minutie des descriptions de Balzac que je ne supportais pas. Aucune originalité dans cette aversion partagée par tous les élèves de la classe, mais elle était si forte... De même intensité que celle que je ressentais pour ma prof de français. Un sentiment réciproque : depuis le début de l'année, nous nous méprisions ouvertement.

Puis, un soir, du nouveau. Il fallait avancer dans la lecture du Père Goriot (on en était au début du second tome, je crois), lire une quarantaine de pages pour le lendemain. Sans m'en rendre compte, je suis presque allée jusqu'au bout, comme ces livres qu'on dévore allongé sur son lit, Perec dixit. En cours, personne d'autre n'avait lu les fameuses quarante pages. Elle m'a regardé un peu autrement. Nos rapports se sont (très légèrement) améliorés.

Plus tard, à la fac, pour les enseignants de lettres modernes dont je suivais les cours Balzac c'était : Dieu. Heureusement, j'avais réglé mes comptes avec lui.

Par contre, celui que je me suis mis à haïr (c'est drôle ces fureurs quand même) : François-René de Chateaubriand, dont j'ai revendu Les Mémoires d'outre-tombe dès l'UV dans la poche. Pour réussir l'examen, j'avais retourné comme une chaussette tous mes arguments négatifs (impossible pour certains enseignants de la Sorbonne, à l'époque, de supporter les critiques concernant leurs auteurs favoris - il fallait rester à notre place, c'est-à-dire à genoux devant les textes, tant qu'on n'était pas en maîtrise. Ensuite, brusquement, il était bien vu de faire le contraire...).

Ce serait une bonne idée de les relire, peut-être, ces deux-là : certains de mes livres préférés, j'ai commencé par ne pas pouvoir les supporter.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le film en streaming gratos ! Et tout ce qu'il faut pour étudier l'oeuvre. http://peregoriot.fr.gd