l'horloge de la gare de Chartres

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samedi 31 mai 2014

Journal du Blanc #24 et #25















Pas pu écrire, hier, trop à faire, répéter avec Joachim Séné, se rendre au moulin de la filature vérifier que tout fonctionnait (non, puis si), y retourner faire notre lecture en deux temps (par lui  : un Je ne me souviens pas avec diaporama et choeur dont il reparlera sûrement / par moi : une lecture croisée de son prochain livre, Village, et du mien, Décor Daguerre, avec improvisation de texte à l'écran de sa part, comme nous l'avions essayé à Rezé pour Dita Kepler. Il y eut aussi la remise du prix Chapitre Nature aux 68 livres... Et je n'ai pas eu le temps de raconter non plus comment la veille il s'est mis à pleuvoir à l'exact moment où nous répétions, avec Jean-Marc Montera (en plein air, bien sûr), ni comment nous nous sommes réfugiés dans une salle à côté et avons effectué notre lecture quand même, ni que c'était un montage inédit de Décor Lafayette, croisement de l'escalator et du quai de métro avec chant de mendiante ; ni la salle remplie, les chaises vite essuyées, la version acoustique, le soleil retrouvé depuis

ni les stands ni les sculptures dans les rues ni le groupe gitan entonnant un ave maria ni le restaurant thaï délicieux sans enseigne ni l'envolée des draps séchant sur la pelouse du palais de justice ni la dame venue à la fin de la lecture dire qu'elle avait aimé ni cette autre précisant qu'elle avait fermé les yeux ni la chemise prêtée pour remplacer le pull parce qu'il faisait trop chaud sur scène ni les carnets de coloriage offerts ni le café du centre où se retrouver six fois par jour ni la vitrine de la librairie avec tous nos livres même ceux dont on ne parle jamais ni les croquets aux noisettes en droit fil de l'enfance ni le nom de la bière dont je ne me souviens plus ni

A 18h la comédienne Pascale Chatiron lit des extraits de Franck. Ma résidence touche à sa fin, il y a mille choses à penser. Mais tout de même, prendre le temps de dire que









































il y a une heure à peine
il y eut
une balade proposée autour de l'étang de la mer rouge à quelques kilomètres de là
en voiture retomber sur ses pattes connaître les rues du Blanc zigzag pour sortir droite gauche gauche gauche gauche
on manque de sorciers, de sorcières, dans le pays alors que le pays de Brenne est pays de sorciers
me dit-on
au loin entre deux champs
(forêts vaches)
le centre de transmission de la marine
forêt de mats, de navires translucides dont on aurait ôté les voiles
longs fils qui retransmettent ce que les marins se crient

puis l'étang de la mer rouge
deux milles grues y nichent
un arbre qui à lui seul vaut le détour

puis à la toute fin le héron qui se pose sur une branche qu'on ne voit pas
cachée par ce qui fait au bord de l'eau buisson
pattes et ailes
leurs articulations à mi-hauteur du ciel
de l'eau
reflétées par l'étang prolongées par le nuage
tandis qu'un autre oiseau fouraille sur la rive comme s'il faisait
(dit quelqu'un)
le ménage
l'un après l'autre s'envolent

et à la fin encore près de la route un cygne qui plonge tête et cou jusqu'à ne plus ressembler lui-même qu'à un nuage
ramassé
épais
long

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