l'horloge de la gare de Chartres

l'horloge de la gare de Chartres

lundi 16 mars 2015

Crossroads / 26















Ca me paraît difficile, ces jours-ci, de continuer le feuilleton Décor Daguerre. J'essaye alors de reprendre ma rubrique Crossroads, celle qui parle des projets en cours et de ce que deviennent les livres, mais même ça, je ne suis pas sûre d'y parvenir. Essayons quand même.

En ce moment, je tente de terminer Anamarseilles, entamé il y a deux ans et qui doit paraître aux éditions La Marelle, dois rendre le manuscrit à la fin de ce mois. Je "tente", en effet, car plus je cherche à simplifier, plus le texte se complique. Ce qui pourrait n'être qu'une promenade dans Marseille devient au fil des lignes une sorte de monstre - en même temps, c'est normal, me dis-je, l'anamorphose dont il s'inspire est un monstre soi-même. Bon, on essayera de vaincre !

Pour m'encourager, je pense à ces mots de l'enseignante du Havre dont les élèves étudient en ce moment Ile ronde. Certains semblent avoir très bien compris (alors que je ne l'ai jamais dit nulle part) que le texte était écrit en s'inspirant de la structure d'un jeu vidéo : on passe ainsi d'une surface plane à une autre en tombant, en sautant ; le personnage principal se métamorphose (qu''il se scinde en deux ne pose aucun problème, on en a vu d'autres), remonte dans le temps... Il y a une, voire plusieurs quêtes (délivrer le géant / se débarrasser des voix qui nous hantent / trouver sa place dans le monde). Etc. Voilà une reconnaissance qui fait du bien, il faut le dire.

Anamarseilles est également une variation pour Dita Kepler. Dita avance dans Marseille en se distordant, perturbée par ce qui cherche à lui indiquer où se rendre, à l'influencer, dessinant pour elle un chemin dans la ville. Dans l'anamorphose, la frontière entre portrait et paysage est brouillée : se laisser guider, ce ne serait pas se perdre, au contraire ?















(Dita pensant qu'elle ne pense pas, vous voyez où cela me conduit ?) (bref)

Il y a du lieu, un embryon de pensée. Il y a du corps également, et ce n'est pas un hasard. J'écris également sur le corps pour la compagnie Les Pièces détachées, ne dois pas l'oublier... Et aussi sur le bruit, projet de plusieurs mois entamé en octobre dernier (130 pages de notes à ce jour) qui avance un peu au rythme de Fenêtres.

Il faudrait continuer à chercher un éditeur pour Décor Daguerre.
Il faudrait aussi, et surtout, et ça urge, trouver de l'argent pour tenir les mois suivants. 
Il faudrait faire abstraction de tout cela pour terminer Anamarseilles.
Il faudrait...

Ca ne simplifie pas la donne, et c'est une des raisons pour lesquelles je publie moins sur ce blog ces temps-ci. Cette rubrique n'était plus actualisée depuis octobre dernier, je viens de m'en rendre compte, ce qui fait quand même un moment. Parfois on se débat, ça dure, ça dure, vole notre énergie.

Aucun commentaire: