l'horloge de la gare de Chartres

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dimanche 1 avril 2018

Semaine #13 Relecture, mutations urbaines, engueulades et cosmogestation



















Dimanche Je me rends au CNES pour le festival Sidération mais, heure d'été aidant, assez tard. Je ne fais que suivre des couloirs, regarder, observer, prendre des photos de maquettes et de combinaisons spatiales, avant d'assister à une fin de conférence sur la "cosmogestation" (Est-il possible de faire un enfant dans l'espace ?) qui m'amuse, me change les idées - moi et deux autres visiteurs, nous nous sommes fait engueuler par un faux astronaute au bout d'un couloir où nous n'étions pas censés nous rendre et où il préparait une performance. Il nous parlait sèchement mais nous étions dans le noir, ne pouvions le voir, ne pouvions même savoir que c'était à nous qu'il parlait, ni qu'il était tourné vers nous, nous l'écoutions sans lui répondre, ce qui le poussait à continuer, situation absurde, bref. 

Le thème du festival est l'anecdote, justement (Anecdotes et faits divers), autrement dit ce contre quoi je me suis construite après avoir lu un texte de Genet quand j'avais une vingtaine d'années. Pas d'anecdote, donc, dans les deux "minutes" de Bruits confiées aux éditions de l'Attente pour la prochaine revue Espace(s) du CNES qui leur a donné carte blanche et paraîtra le 12 avril.
En attendant, ce que je voudrais, c'est que celle de l'astronaute au bout du couloir ne tue pas le désir de rêver d'espace, ni d'écrire. Mais je ne crois pas. Pour commencer, la cosmogestation m'a lavée du non-sens de la situation (!).














Lundi mardi mercredi Première relecture de Volte-face, plus rapide que je ne pensais - mais, méfiance, attendons la seconde. Le manuscrit est augmenté d'une page. Surtout, je n'ai qu'une envie, c'est de rester plongée dedans. Que faire de Bruits
Mille choses. Patience. Bruits est un jeu de piste.
Pour VF : unifier les sous-titres. Vérifier quelques informations (très peu, en fait, pour le moment, du micro-détail). Paginer, même si je n'ai pas l'intention, a priori, d'effectuer un tirage papier.
En écrivant cette phrase, je me rends compte que, déjà, pour A même la peau, je n'ai imprimé le texte à aucun moment. Jusqu'à Décor Daguerre, j'avais besoin de faire une impression du manuscrit au moment des relectures. Depuis, quelque chose a changé, semblerait-il. Volte-face fait pourtant l'équivalent de 450 pages de livre... Pourquoi ce besoin d'une vérification sur papier, d'une spatialisation différente du texte, passé de l'écran à la feuille, n'est plus à l'ordre du jour ? Je ne sais pas au juste. Ce qui est sûr, c'est que pour mes deux derniers livres, j'ai tout envoyé par mail aux éditeurs et que j'espère vivement continuer à le faire pour des raisons à la fois écologiques, économiques, pratiques et logiques.















Jeudi vendredi Relire sans pitié les passages qui m'ont parus les plus complexes, voilà ce qu'il reste à faire tandis que le vendredi, j'anime un atelier à Chartres, enregistre un peu de son où je peux (il pleut), aux alentours et dans la librairie.
Ces passages où je ne reste qu'une journée commencent à suivre quelques rituels : regarder comment avancent les travaux de la gare et du futur théâtre ABC ; passer à la médiathèque une fois descendue du train et changer d'étage à chaque fois... C'est fugace, et j'ai hâte qu'il fasse beau pour élargir le cercle, mais c'est déjà une sorte d'appropriation.


















 (en douceur, on a dit)

Ouvrir la porte de la pièce où ont lieu les ateliers. L'après-midi, nous travaillons à partir d'une citation du Yoko Ono de Christine Jeanney, dont François Bon lit longuement des extraits dans cette vidéo, Yoko Ono dans le texte, décidément "le" livre de ce début d'année en ce qui me concerne. Il s'agit, lors de cette séance, de passer de la photo à la musique grâce aux clichés de jazzmen de Jean-Pierre Leloir qui nous entourent, puis de la musique au(x) bruit(s) grâce à Y.O et John Cage, mentionné par Christine Jeanney et que Magali Albespy évoquait lors de son passage à la radio, rappelez-vous.

Au début de la séance, nous discutons d'autre chose : j'ai découvert, quand Magali est venue, qu'il était "impossible" d'entrer et de sortir du même côté au Monoprix situé près de la librairie : on entre par la rue principale et on sort forcément par la galerie commerçante, alors que le magasin est traversant. Ayant fait le chemin à rebours pour 1. vérifier si Magali s'y trouvait ou non 2. l'attendre devant l'entrée principale puisqu'elle n'y était pas 3. refuser de passer par la galerie pour ne pas risquer de la rater, puisqu'elle était peut-être passée par l'entrée principale voir si j'y étais pendant ce temps-là, etc., bref, éviter une blague à la Tati, je me suis (once more) fait remonter les bretelles par une vendeuse. Eh bien les participants à l'atelier ont commencé par trouver évidente cette circulation forcée, parce qu'ils y sont habitués et que l'argument a été intégré ("c'est pour éviter les vols"). C'est simplement au bout de quelques secondes que cette question de la liberté de mouvement rognée au fil des années leur est apparue. J'ai vu leurs visages changer, c'était même étonnant.

On dira que ce n'est rien, et (puisque ?) que c'est pareil partout - même chose au Franprix en bas de chez moi, il y a une porte vitrée très pratique mais elle ne s'ouvre que pour entrer dans le magasin, pas pour en sortir, pour "éviter les vols". Détail qui laisse flotter dans l'air un parfum de suspicion généralisée, contrainte spatiale qui s'ajoute, pour la parisienne que je suis, aux sièges "assis-debout" des quais de RER, aux très inventifs dispositifs anti-sdf, aux barrières anti-migrants, à l'encadrement des manifestations, etc.
Bien l'intention d'être très attentive à ces "détails" qui orientent la circulation des personnes dans Bruits.

(en douceur, disait-on)

Samedi Je découvre que la vidéo de la rencontre avec Delphine Bretesché animée par Alain Nicolas pour les Enjeux contemporains de la littérature, festival organisé par la Maison des Ecrivains est en ligne (depuis le mois dernier...). Le sujet en était les mutations urbaines. En voici l'adresse. N'hésitez pas à aller à la fin de la vidéo écouter la lecture de Delphine, inspirée par sa résidence d'un mois au Québec : ça vaut vraiment la peine !



Sinon, pas de 36 secondes pour L'aiR Nu encore cette semaine. Plongée dans mon manuscrit, je n'ai pas le temps de lire les livres des autres, ce qui me manque, d'ailleurs. La semaine prochaine, j'espère.

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